6.9.2024 | Le Conseil fédéral a mis sur pied un groupe d’experts chargé de présenter des propositions pour remédier aux déficits structurels de la Confédération, dont le rapport a été publié hier. En ce qui concerne les transports publics, le groupe d’experts relève un potentiel d’économies au niveau du fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF) ainsi que du soutien au transport régional de voyageurs. L’Union des transports publics (UTP) rejette résolument ces propositions d’économies dans ces deux domaines. Les transports publics suisses ont besoin de moyens suffisants pour conserver l’infrastructure ferroviaire en état et pour étendre le réseau de manière ciblée. En effet, il faut pouvoir couvrir les besoins de mobilité d’une population en pleine croissance. En outre, se contenter de maintenir l’offre de transports publics à son niveau, voire la réduire, irait clairement à l’encontre des objectifs de la Confédération en matière de politique climatique et énergétique.
Le groupe d’experts institué par le Conseil fédéral et dirigé par Serge Gaillard, ancien directeur de l’Administration fédérale des finances, avait comme mandat de proposer au Conseil fédéral, d’ici à la fin de l’été, des mesures pour remédier aux déficits structurels. Pour ce faire, il a examiné toutes les tâches et subventions de la Confédération, et relevé un potentiel d’économies notamment au niveau du FIF et du transport régional de voyageurs.
L’UTP s’oppose résolument à ce que la Confédération réduise de 200 millions de francs ses apports au FIF. En effet, cela engendrerait un manque considérable de moyens pour, d’une part, conserver l’infrastructure ferroviaire en état et, d’autres part, continuer à la développer de manière ciblée. Cela aurait notamment comme conséquence de retarder significativement, voire d’empêcher des aménagements importants pour les transports publics, et la future offre d’horaire ne pourrait pas être réalisée telle que prévue. La croissance que connaît la Suisse nécessite cependant une croissance des transports publics, ce qui requiert un aménagement de l’infrastructure ferroviaire orienté vers l’avenir. Cette mesure prévue par le groupe d’experts s’avère donc contreproductive et économiquement néfaste.
Le groupe d’experts prévoit une autre mesure qui affecterait les transports publics: une baisse du soutien alloué par la Confédération au transport régional de voyageurs. Le groupe d’experts parle d’une réduction des contributions fédérales de l’ordre de 5 %. Cela provoquerait une réduction de l’offre de transports publics, car de nombreux cantons ne seraient pas en mesure de compenser la baisse des apports de la Confédération. Il est probable que cela concernerait en particulier des régions périphériques. Car une chose est claire: les entreprises de transport ne pourraient pas compenser les coupes budgétaires autrement que par une réduction de l’offre.
Réduire l’offre de transports publics va à l’encontre des objectifs de la Confédération en matière de politique climatique et énergétique. Moyen de transport très propre, à l’excellente efficacité énergétique, qui nécessite peu d’espace, les transports publics de Suisse doivent être favorisés et non pas réduits.
L’UTP attend de la Confédération qu’elle examine des mesures sur le plan non seulement des dépenses, mais aussi des recettes.
Ueli Stückelberger, directeur de l’UTP | 031 359 23 35 | 079 613 77 01
Bruno Galliker, porte-parole de l’UTP pour la Suisse romande | 031 359 23 38
Valentin Abbet, porte-parole de l’UTP pour la Suisse romande | 031 359 23 46
Communiqué de presse (PDF)